HISTORIQUE DE L’AVENUE DU PRADO

Prado

Inaugurée le 16 novembre 1839 par le duc d’Orléans et réalisée par les architectes Bernex (Maire de la ville) et J B Falque, l’avenue fut bâtie sur des terrains alors réputés insalubres.

Le Prado a été baptisé ainsi par similitude du site du Prado de Madrid.

Il fut livré aux promeneurs et aux bâtisseurs, mais c’est la seconde partie, celle qui aboutit à la plage, qui intéressa assez rapidement la bourgeoisie marseillaise.

Elle y trouva des espaces ruraux assez éloignés de l’agglomération et de ses encombrements, qui étaient des lieux propices à la création de magnifiques domaines, mais rendue inquiète par la crise économique et les épidémies, elle mettra du temps à se décider.

Le long de la première partie, en revanche, s’installèrent de nombreux restaurants et auberges, ainsi que des artisans spécialisés dans la sellerie, la réparation et l’entretien de véhicules charrons, des menuisiers, des peintres et des marchands de chevaux.

Sur cette portion de l’avenue, les immeubles s’édifièrent beaucoup plus vite ; de nombreux appartements en étage étaient destinés à la location.

Le sacré Cœur

Il est intimement lié au développement du quartier. En effet, au 19ème siècle et plus précisément en 1856,

Mgr Eugène de Mazenod fit construire une première église consacrée aux Saints Adrien et Hermès, ce qui permit au quartier du Prado-Rouet de s’urbaniser et de prendre de l’importance au sein de la cité.

Des agrandissements s’imposèrent pour la petite église avec des nouveaux ornements, des objets liturgiques et un orgue.

En 1918, Mgr Fabre, évêque de Marseille, décide de faire construire à la place de Saints Adrien et Hermès, la basilique du Sacré Cœur, en souvenir de Mgr de Belsunce qui avait consacré la cité au Sacré-Cœur, lors de la grande peste de 1720. Deux siècles enfin après le vœu de Mgr de Belsunce, en 1920, la première pierre fut posée et en même temps disparaissait la petite église Saints Adrien et Hermès.

La basilique fut dédiée non seulement au Sacré Cœur mais également aux morts des deux guerres mondiales du 20ème siècle.

De style néo-roman de réminiscence byzantine, le projet d’origine a été établi par l’architecte Théo Dupoux et son fils.

La façade de la basilique est en pierre de la Roche d’Esteil, les chapiteaux des grandes colonnes sont en pierre de Lens (Gard) et les 40 colonnes en granit. Le carrelage de la crypte est en grés de Paray-le-Monial.

La statuaire comprend, entre autres choses, une vierge réalisée par Louis Botinelly ainsi que deux statues plus anciennes que l’église, dont une vierge à l’enfant offerte à la paroisse par un antiquaire marseillais.

Les vitraux du déambulatoire représentent des anges armés correspondant aux combats de la première guerre mondiale.

Les orgues de l’ancienne église Saints Adrien et Hermès furent installées dans l’ancien collège Saint Ignace, rue Saint Sébastien puis transférées en 1947 dans la basilique du Sacré Cœur. Les modestes dimensions de l’orgue firent envisager son remplacement. Il fallut attendre octobre 1988 pour qu’il résonne à nouveau, laissant visible de l’intérieur la rosace de la façade principale.

Les grandes entreprises

Dans la première partie de l’avenue du Prado se trouvait également, le palais de l’automobile, crée par Raoul Matteï en 1922 pour l’exposition coloniale, détruit en 1980, pour laisser la place à un bel ensemble immobilier : les allées Turcat-Mery.

On trouvait également sur l’avenue du Prado, une usine de chocolat portant la marque « Le Prado »,

la brasserie des bières Marx, la fabrique des apéritifs Picon.

A l’angle de l’avenue du Prado et de la rue Liandier se trouvait l’immeuble de la société allumettière française qui datait de 1833. Le soir du 13 juillet 1893 un incendie, dont l’origine ne fut jamais précisée, détruisit l’intégralité des bâtiments dont la reconstruction fut achevée deux ans plus tard. Ceux-ci furent à leur tour démolis en 1977 pour laisser la place à l’hôtel des finances.

Il y avait aussi les pensionnats religieux de Saint Joseph de Cluny et Jeanne d’Arc.

Au N° 253, on peut voir l’ancienne entrée de l’hôpital Saint-Joseph créé par l’abbé Fouque.

Au rond-point du Prado Rabatau-Michelet se trouvait un bassin circulaire construit par l’architecte Montricher en 1854. Il fut supprimé en 1875 pour permettre la mise en place de rails pour les tramways à chevaux.

Avec ses belles constructions, son marché aux couleurs bigarrées, l’avenue du Prado continue aujourd’hui d’être l’une des plus belles artères de notre ville.


HISTORIQUE DE L’AVENUE JULES CANTINI

JULES CANTINI

Le boulevard de la gare du sud (gare du Prado) fut prolongé jusqu’à la place Castellane par décision du Conseil Municipal en date du 18 février 1908.

Il prit le nom de Jules Cantini en remerciement de la Ville de Marseille à son mécène qui lui offrit la fontaine de la place Castellane (prochain article sur la place dans le prochain journal du CIQ Castellane).

Dernier d’une fratrie de 7 enfants, Jules Cantini est né le 3 février 1826 au 8, rue Longue des Capucins à Marseille. Il était le fils de Gaétan Cantini d’origine Italienne et de Marie Thérèse Farci qui s’était mariés le 13 Brumaire an XIV (26 .12 .1805).

Jules Cantini fit des études de dessin et débuta dans l’atelier de sculpture de son frère aîné Pierre, rue des Beaux Arts. Il eut une ascension fulgurante, exploitant des carrières de marbre rouge à Vitrolles puis achetant des carrières de marbre à Carrare (Italie). Après le décès de son frère en 1851, il développe considérablement l’entreprise et déménage à l’avenue du Prado. Il possède aussi une scierie de marbre au Rouet et à Bonneveine. Grâce aux indications de Monseigneur Robert évêque à Marseille, il découvre et exploite des carrières de marbre de couleur ivoire.

Jules Cantini participa aux travaux de Notre Dame de la Garde et de la cathédrale de la Major. Il réalisa une statue de Saint Pierre qui fut placée en 1886 dans une chapelle latérale de la basilique Notre dame de la Garde. Il réalisa également la statue de David, copie de l’œuvre de Michel-Ange, installée en 1949 au rond point de la plage.

Marié le 30 Septembre 1856 à Rose Lemasle, Jules Cantini décéda le 12 décembre 1916, dans sa demeure du 1 boulevard de Louvain. Il fut inhumé au cimetière de St Pierre en présence du Maire Eugène Pierre et de nombreuses personnalités.

Il légua, par testament du 30 septembre 1914, une importante fortune, plus d’une quarantaine d’immeubles, en partie à la ville de Marseille en vue d’aménager un musée des Arts décoratifs dans son immeuble de la rue Grignan et en partie aux hospices civils (aujourd’hui Administration de l’Assistance Publique) pour fonder un hôpital qui porte son nom. Il était officier de la Légion d’Honneur.

Daniel Darmon

Sources : Adrien Bles de L’Académie de Marseille

Archives Municipales de Marseille


HISTORIQUE DE LA PLACE CASTELLANE

PLACE CASTELLANE

A partir de 1774, dernière année du règne de Louis XV, la ville de MARSEILLE put, grâce à des dons faits par les propriétaires, prolonger la rue de Rome, qui s’arrêtait à la porte de Rome (actuelle place de Rome), en réalisant une avenue plantée d’arbres, tandis que le marquis de Castellane-Majastre faisait don des terrains situés à l’extrémité de cette nouvelle avenue et prenait à sa charge les frais de construction d’une place qui porte toujours son nom.

Passé la révolution, s’installe l’empire. Le Maire Antoine-Ignace d’ANTHOINE, nommé baron de Saint joseph en 1808, est en grâce avec le gouvernement car il a épousé une des sœurs CLARY, étant ainsi beau-frère de Joseph BONAPARTE et du maréchal BERNADOTTE, époux de Désirée CLARY, futurs roi et reine de Suède. C’est certainement en raison de ses liens que la ville décide d’élever sur la place Castellane un obélisque en hommage à l’Empereur Napoléon 1er.

En 1835, Marseille se termine à la place Castellane, encore peu bâtie, car à part l’obélisque, une fontaine et un lavoir, il n’y a qu’un propriétaire au N°16 et avant cette maison, un constructeur de moteurs à vapeur, un charron et un forgeron.

L’accroissement de l’activité économique et le doublement de la population de Marseille en moins de trente seront à l’origine de la percée des rues adjacentes qui portent les noms des riches familles qui y bâtirent des immeubles et y installèrent des industries (Falguière et ses machines à vapeur, Jourdan-Brive et ses ateliers de mécanique). Avant la fin du 19ème siècle, tout était habité.

En 1882 l’éclairage électrique était installé sur la place Castellane, à titre expérimental. Celui-ci ne sera étendu à la Canebière qu’en 1888. Un marché public animait les alentours de la place ; il y avait aussi, un commissariat de police, les premiers cabinets médicaux, une pharmacie, la salle de spectacles et de musique « L’Eldorado » qui deviendra une salle de cinéma. Déjà sur le pourtour s’ouvraient brasseries, cafés et restaurants sous l’ombrage des grands platanes.

La place Castellane était, avec le Prado, le lieu de revues militaires, de défilés avec, en 1904, l’arrivée du tour de France.

L’obélisque vivait ses dernières années sur la place et le tramway électrique remplaçait le fiacre et les calèches.

Au début du XXème siècle, Jules CANTINI, industriel et mécène, offrit à la ville d’édifier une fontaine monumentale, à la gloire de l’eau, en lieu et place de l’obélisque. La ville acceptant sa proposition, cette fontaine fut construite en deux ans et inaugurée le 12 novembre 1911.

Aujourd’hui, la place Castellane est, plus que jamais, une des principales vitrines de notre ville et les touristes qui la traversent ne s’y trompent pas en mitraillant, pacifiquement, sa fontaine avec leurs appareils photos. Si l’Eldorado a disparu depuis longtemps, la tradition du spectacle est maintenue par la présence du cinéma « Le César ». Si les palmiers ont avantageusement remplacé les platanes, lui donnant un petit air de Côte d’Azur, les cafés et les restaurants sont toujours-là, générant une belle animation, notamment les soirs de victoire de l’OM.

Sans la générosité de Jules CANTINI, elle n’aurait pas l’attrait joyeux et touristique que nous lui connaissons aujourd’hui car, malgré son grand âge (234 ans), elle n’a jamais été aussi jeune.

Sources : Mr Constant VAUTRAVERT de l’Académie de Marseille

Histoire de Marseille de Raoul BUSQUET

Revue Marseille N°220


Historique de la rue du docteur FIOLLE

Avant de recevoir le nom du Dr Fiolle, cette rue changea plusieurs fois d’appellation.

En 1890 cette rue s’appelait Rue Fortuné, nom de famille du propriétaire du terrain qui en fit don à la ville.

Plus tard, elle fut baptisée rue de l’Abbé Fouque, du 13 janvier 1941 au 31 octobre 1944.

Né en 1851 dans une famille de portefaix, Jean-Baptiste Fouque avait décidé de devenir prêtre. Mais, il lui faudra vaincre l’opposition de sa mère.

Jean-Baptiste sera initié à la prêtrise par le Père Timon-David à l’Ecole du Sacré-Cœur. Il sera ordonné par Mgr Place le 10 juin 1876. Le lendemain, il célébrait sa première messe dans la chapelle de l’Œuvre Timon-David, assisté par son  » bien-aimé Père « .

Vicaire à Sainte-Marguerite pendant quinze mois, l’abbé Fouque s’occupe des enfants du patronage… ce qui trouble quelque peu la sérénité du presbytère. Le jeune prêtre sera obligé de déménager pour s’installer dans la  » maison des vicaires « , sur la place de l’église, où il est à la disposition de toutes les personnes qui le sollicitent.

La fondation de l’hôpital Saint-Joseph

En 1905, le foyer de La Protection de la Jeune Fille s’installe dans un ancien couvent au Prado. L’Abbé y ajoute un orphelinat et une maison de retraite pour dames âgées.

Les religieuses étant bannies des hôpitaux publics, il songe à fonder dans ces locaux un hôpital catholique, mais il doit faire face à une double opposition : celle de l’Etat anticlérical et celle de son évêque, Mgr Fabre, qui a son propre projet.

Pendant la guerre de 14/18, l’abbé Fouque ouvre les portes de son établissement du Prado aux blessés.

En 1917, les Américains réquisitionnent l’ensemble des locaux pour y installer un hôpital destiné à leurs troupes. Les œuvres doivent alors déménager.

Après bien des péripéties, et toujours avec l’aide de la providence… et l’accord de l’évêque, l’abbé Fouque va réussir son entreprise et l’hôpital Saint-Joseph sera inauguré en 1921.

Décédé le 5 décembre 1926 à St-Joseph, il repose au cœur de « son » hôpital, tout près de la chapelle Saint-Joseph, depuis le 29 avril 1993.

Du 31 octobre 1944 au 21 octobre 1963, la rue Fouque reprendra le nom de rue Fortuné.

Le 21 octobre 1963 la rue Fortuné devient la rue du Docteur Jean Fiolle.

Né à Estagel dans les Pyrénées Orientales, le 9 octobre 1884, le Docteur Jean Fiolle fait ses études au lycée d’Avignon puis à l’école de Médecine de Marseille. Interne en 1904, il soutient sa thèse à Lyon en 1909 et sera nommé successivement professeur suppléant puis chirurgien des hôpitaux en 1920.

Mobilisé en 1914, il est affecté à l’ambulance chirurgicale de Lassigny, dans l’Oise, où eurent lieu de très violents combats. Il est démobilisé en 1918 et reçoit la croix de guerre.

Membre national de l’Académie de chirurgie, Officier de la légion d’honneur, il est élu, en 1948, président du Congrès national de chirurgie.

Jean Fiolle a été l’un des maîtres de la chirurgie française.

D’une vaste culture, ce grand chirurgien s’intéressait à toutes les disciplines. Il est l’auteur de nombreux ouvrages consacrés à la médecine ainsi que diverses œuvres littéraires.

Il s’éteindra à Marseille, le 24 décembre 1955.

Daniel DARMON

Sources : Adrien Blès de L’Académie de Marseille.

Dictionnaire des Marseillais & Dominique Paquier-Galliard.


HISTORIQUE DE LA RUE DU ROUET

Ex chemin du Rouet, ancien chemin de Cassis, le Rouet n’était encore, au début du XIXème siècle, qu’un vaste espace mi boisé, mi agricole où les habitants étaient rares et clairsemés. On était aux limites de la ville, dans la campagne où les chemins étaient à peine carrossables, mais c’est à cette époque que le quartier va naitre pour les besoins de l’industrie.

En effet, les industriels, les grands négociants marseillais et les hommes politiques envisageaient d’étendre le port de Marseille vers le sud-est de la ville, ainsi, le Rouet verra se construire en sa lisière, la gare du Prado qui n’eut jamais l’activité économique espérée car le projet d’extension du port fut réalisé au nord ouest de la ville.

Toutefois, dès 1848, des industriels parièrent sur le développement du quartier ; l’huilerie Roberty s’y installa, suivie d’une dizaine d’autres industries. Fonderies, chaudronneries, ateliers de mécaniques prirent possession du Rouet qui incorpore alors, dans sa partie haute, le quartier de Menpenti, le Rouet se trouvant désormais rattaché au reste de la ville.

La main d’œuvre eut vite fait de peupler le quartier et les ouvriers de bâtir leur maison.

L’ancienne église du Rouet, qui avait été construite sur le site d’une chapelle édifiée au XIème siècle, fut détruite en 1932. Elle avait été, avec Saint Victor et la Vieille Major, la plus ancienne des églises de Marseille. Aujourd’hui disparue, Notre Dame du Rouet était à peu près tout ce que le quartier possédait de vraiment antique.

En 1946 le Rouet et Menpenti seront dissociés pour former deux quartiers.

Aujourd’hui, toutes les industries et les ouvriers qui y travaillaient se sont évanouis pour laisser place à de petites sociétés et à des immeubles résidentiels.

La gare du Prado a, elle aussi disparu, pour laisser la place au parc du XXVIème centenaire qui offre à ce quartier, ce qu’il n’avait plus connu depuis très longtemps, un lieu où respirer, se retrouver et se construire une identité.

Daniel DARMON

Sources : Revue Culturelles N° 184


HISTORIQUE DE LA RUE EDMOND ROSTAND

RUE EDMOND ROSTAND

Sous la Révolution, elle s’appela rue du Marbre puis, vers 1860, elle changea de nom pour s’appeler rue Montaux, nom du propriétaire qui offrit le terrain pour la continuation de la rue. Le 18 novembre1919, en hommage à Edmond Rostand, elle fut débaptisée et prit le nom de celui-ci.

Edmond ROSTAND

Il nait à Marseille le 1er avril 1868, rue Montaux (actuellement 14 rue Edmond Rostand), dans un milieu riche, cultivé et Bonapartiste ; arrière petit fils d’Alexis-Joseph Rostand maire de Marseille.

Il fait de brillantes études au lycée de Marseille, puis au collège Stanislas à Paris. Enfin il entre à la faculté de droit de Paris, qu’il fréquente sans conviction.

Très tôt il s’éveille à la poésie, y voit sa vocation, et décide de s’y consacrer.

Poète et auteur dramatique, ses principales œuvres sont : Cyrano de Bergerac, L’Aiglon et Chanteclerc.

En 1890, il épouse Rosemonde Gérard dont il aura deux fils.

Le 1er janvier 1898, il est nommé chevalier de la légion d’honneur et l’année suivante, malgré son jeune âge, 33ans, il est élu à l’Académie Française.

Il meurt à Paris, le 2 décembre 1918, de la grippe espagnole et fut Inhumé à Marseille, au cimetière Saint Pierre, le 20 février 1919.

Eglise saint Nicolas de Myre

Au N° 19 de la rue Edmond Rostand, nous trouvons cette église méconnue du grand public, qui est la plus ancienne église grecque catholique de France et la première église melkite au monde. Sa décoration et son histoire, liés à l’expédition de Bonaparte en Egypte, en font un joyau caché digne du plus grand intérêt. Construite en 1821 à la demande des réfugiés Grecs catholiques venus d’Egypte et de Syrie, elle fut le refuge de nombreux catholiques orientaux émigrés à Marseille, car elle leur offrait, la possibilité de suivre leur culte dans un décor, une langue et un cérémonial qui leur étaient familiers. Cependant, jusqu’en 2002 elle maintint un bi-ritualisme qui lui permit d’accueillir de nombreux paroissiens français et orientaux dont les plus illustres furent Edmond Rostand et le général Sakakini.

Hormis son histoire, Saint Nicolas de Myre possède deux chefs d’œuvre : une chaire et un reliquaire, réalisés ente 1905 et 1909, en marqueterie, par l’ébéniste Georges Bitar.

La Façade, de style hellénisant néo-classique, date de 1921 car il fut nécessaire d’orientaliser l’édifice après avoir dû le latiniser. La grille en fer forgé a été installée pour son centenaire en 1921.

Le couvent des dominicains

La fondation du couvent des dominicains à Marseille remonte à l’origine de l’Ordre en 1215, l’Evêque de Toulouse, Falques, originaire de Marseille, n’y fut pas étranger.

L’Eglise et le Couvent des prêcheurs au 35, rue Edmond Rostand, constituent un ensemble architectural du XIXème siècle. Les ajouts et les transformations ne l’ont pas défiguré, celui-ci gardant aujourd’hui à la fois son caractère et sa destination d’origine.

Après 1792, il n’y a plus eu de courant des Frères Prêcheurs à Marseille jusqu’en 1862. C’est le Père Lacordaire qui a rétabli l’Ordre des Dominicains en France, il n’a pas vu aboutir, de son vivant, l’installation d’une nouvelle communauté dominicaine à Marseille.

Un emprunt de 100.000 frs, par obligations, fut lancé pour la fondation d’un couvent et d’une chapelle. Il y eut de nombreuses souscriptions et parmi les donateurs, il y eut la famille Prat-Noilly qui contribua pour beaucoup au financement de l’église.

En 1867, la communauté put envisager de faire construire un couvent, elle choisit comme architecte un lyonnais, Pierre BOSSAN, qui fut l’architecte de la basilique de Fourvière à Lyon.

Le 24 novembre 1868 ce fut la pose de la première pierre et l’église fut inaugurée, le 7 mars 1878

C’est une église extrêmement intéressante par son unité et son harmonie, l’air et la lumière y circulent. Pierre Bossan a conçu l’ornementation dans une sorte de crescendo, allant du bas vers le haut, les parties supérieures comportent le maximum de richesse : sculptures, vitraux, bas reliefs.

Sa composition architecturale est constituée de deux rangées de 4 grandes colonnes qui divisent le volume en trois nefs, ces colonnes de granit, monolithe, creusées de cannelures et polies comme du marbre, sont surmontées de chapiteaux se situant à mi-hauteur entre la base des colonnes et le sommet des voûtes qui donnent une ligne élancée.

Les vitraux sont représentés de Saints et Bienheureux qui ont illustré l’Ordre de Saint Dominique. Il y a d’autre part deux grandes rosaces, la 1ère au dessus du portail, à trois couleurs dominantes, le rouge sur le pourtour, le jaune-or au centre et dans l’intermédiaire du blanc mélangé de bleu. La seconde rosace se trouve à l’opposé de la première, dans le haut du mur d’abside.

Le grand bas relief en pierre sur le fond de l’église, est l’œuvre du sculpteur Millefaut.

L’orgue a été conçu spécialement pour cette église par le facteur François Mader, il sonne bien proportionné au volume de l’église.

On peut accéder à la crypte par l’escalier qui donne sur la rue Ste Victoire, cette crypte est vaste et peut recevoir deux cents personnes.

La décoration de la façade de l’église est particulièrement soignée, les sculptures sont également de Millefaut. En haut de la façade, entourée d’un grand arc, se trouve la grande rosace.

Sur la façade quelques pierres portent le sigle TSR « Très Saint Rosaire », les contreforts de la façade sont surmontés de chérubins aux ailes déployées.

En haut des contreforts du mur, le long de la rue Ste Victoire, on découvre des têtes de chiens.

Il y aurait encore beaucoup de choses à expliquer et à détailler à propos de cette église.

La bibliothèque du couvent possède des rangées de livres de théologie, de philosophie, de droit, d’écritures saintes, de spiritualité et d’histoire locale contemporaine, d’art et de littérature.

Square Edmond Rostand

A l’angle de la rue Edmond Rostand et de la rue Saint Suffren se trouvait une halle, entre 1867 à 1880, qui fut démolie pour laisser la place à un dépôt militaire du nom de caserne Montaux. Celle-ci fonctionna jusqu’à la fin de la Deuxième Guerre Mondiale. Transformée en petit jardin public, le buste d’Edmond Rostand y a été posé sur une pyramide de marbre, le 10 mai 1996.

Sources : Comité du vieux Marseille


rue du DOCTEUR ESCAT

C’est en 1925 que la rue Sainte Philomène deviendra la rue du DOCTEUR ESCAT.

Jean Louis ESCAT est né à Toulouse, le 19 décembre 1866. Il poursuit ses études de médecine à l’hôpital Necker à Paris où il est interne en chirurgie des hôpitaux de la capitale.

Il est remarqué par l’éminent médecin Félix Guyon qui découvre ses grandes qualités en matière d’urologie, il le fera venir à Marseille pour assurer l’enseignement des maladies relatives aux organes génitaux et urinaires. Devenu Professeur de clinique des maladies des voies urinaires en 1919, Jean Louis ESCAT dirigera le service d’urologie de l’Hôtel-Dieu.

Il fonde l’école urologique de Marseille. Auteur de très nombreuses publications, il perfectionna sans cesse les techniques chirurgicales.

En 1904, Il est nommé rapporteur à la Société Française d’urologie. Ses contemporains soulignent sa forte personnalité faite d’intransigeance, d’honnêteté rigoureuse et de grande bonté.

C’est au cours d’une intervention chirurgicale sur un malade très infecté, qu’il se piqua un doigt, il décédera d’une infection généralisée, le 21 juillet 1924.

Au début du 20ème siècle, se trouvait dans cette rue, qui ne portait pas encore son nom actuel, une maison de santé, appartenant à une certaine Madame Marie Bouchard, au lieu-dit le château du Coronet.

Cette maison de santé deviendra la clinique Bouchard, célèbre maternité du centre-ville. Aujourd’hui, cette clinique s’est agrandie et diversifiée et est devenue un établissement de renom, à la pointe des techniques médicales et chirurgicales.

 

RUE BASSE-SAINTE PHILOMENE

Le nom de Sainte Philomène s’est répandu en France, grâce et surtout à Jean-Marie Vianney, curé d’Ars. En 1802, une urne contenant les ossements attribués à cette sainte, vierge et martyre du 4ème siècle, fut découverte dans les catacombes de Rome. Le pape Grégoire XVI officialisa le culte de sainte Philomène en 1837. La date de sa fête, qui était le 11 août, fut supprimée en 1961 par la commission des rites lors de la réforme du calendrier liturgique.


L'ANCIEN COLLÈGE DES JESUITES AU 66 RUE SAINT-SEBASTIEN.

Les immeubles comprenant diverses constructions dont la date remonte vers la fin du XIXe siècle appartenaient à l'origine à la Société civile dite de l'Ecole libre de Saint-Ignace, constituée en 1875 et ont été compris dans la liquidation des biens de la congrégation des Jésuites et confisquée en 1905. En octobre 1919, l'Administration des Domaines vendit au Département des Bouches-du-Rhône ces immeubles moyennant le prix de 841.000 Frs.

La grande chapelle qui faisait partie de l’ensemble, sera louée au Département (pour 3000 francs par an) et affectée au culte catholique pendant la construction de l’Eglise du Sacré-Cœur, sur l’avenue du Prado.

Dans un des bâtiments, situé en bordure de la cour centrale, avait été installée la Crèche départementale (de 1920 à 1939). Après quelques aménagements, ces locaux ont abrité l’hôpital auxiliaire n°2 de la Croix-Rouge pendant la guerre 14-18 et ont aussi accueilli des réfugiés espagnols, blessés ou malades vers la fin des années 1930.

En 1950, les autorités ecclésiastiques abandonnèrent définitivement la chapelle de l'ancien collège des Jésuites (qui avait jusque-là servi d'église pour le quartier) pour l’église du Sacré-Cœur sur le Prado enfin terminée. La Préfecture et la Direction des Archives se mirent alors d'accord pour transformer cette chapelle en dépôt d'archives moderne : cinq planchers de béton et des tablettes métalliques permirent une utilisation rationnelle de l'espace. Le nouveau dépôt, reçut les fonds d’archives abrités rue Chevalier-Roze, puis ceux qui se trouvaient à la Préfecture. En 1959, après un dernier transfert, la totalité des archives était enfin réunie dans la chapelle (qui se trouva bien vite saturée !).

L’agrandissement de ce dépôt rue Saint-Sébastien fut envisagé par l’Administration départementale et les locaux de l'ancien collège des Jésuites jouxtant la chapelle, constituaient des bâtiments vastes et d'accès commode. En 1957, les services techniques de la Préfecture projetèrent de transformer, au profit des archives, l’ancienne salle des fêtes du collège des jésuites, qui présentait l'avantage d'être proche de la chapelle et de pouvoir lui être raccordé en affectant également aux archives le local occupé par un service administratif situé entre les deux dépôts. Dès 196I ce bâtiment fut donc aménagé de planchers et de rayonnages identiques à ceux de la chapelle.

Quinze ans plus tard, il n’y avait plus beaucoup de place de libre pour recevoir les nombreux versements d’archives des administrations départementales. L’Etat et le Département durent s’entendre pour financer la construction d’un nouveau dépôt (inauguré en 1977) accolé à la chapelle ainsi qu’un ensemble de bâtiments de bureaux accueillant la Direction de la Réglementation, la DDASS et un ensemble d’immeubles d’habitations réservées aux fonctionnaires.

En février 2006 les Archives départementales abandonnèrent les locaux de la rue St-Sébastien pour intégrer un bâtiment neuf construit à Arenc dans la zone d’Euroméditerranée.

Sources : Archives départementales sous-série 4N, bâtiments départementaux.

Daniel HAMO